«Je suis ce que je suis,
grâce à ce que nous sommes tous.»
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C’est pas jojo la réalité psychiatrique
Aujourd’hui, "l’asile" (l'institution fermée) a pris une autre forme plus pernicieuse. Le modèle biomédical étiquette et classe les personnes, leur proposant d’abord (et parfois seulement) la médication, sans toujours prendre en compte leur histoire et leurs conditions de vie.
Les personnes diagnostiquées sont victimes de préjugés, de masquage de diagnostic, de négligence et d’abus. En les abordant comme des personnes porteuses d’une maladie biologique, on vide l’essence politique et sociale de leur expérience et on individualise la souffrance.
*Inspiré de: Boucher, A.-M., Linhares, G. (2021). Un Ailleurs et autrement fondé sur le respect des droits: le Mouvement social alternatif en santé mentale. Ailleurs et Autrement, Le Journal de l'Alternative en santé mentale, 2.
Il y a des limites à parler de maladie, quand ce que l’on vit est une réaction bien normale à une situation qui ne l’est pas. Les espaces pour en parler manquent cruellement.
Réévaluer la part sociale de la santé mentale
S’agit-il vraiment de “réponses” à la souffrance quand les diagnostiques viennent masquer des drames d’une tout autre nature que la santé mentale, “médicalisant” des problèmes souvent davantage sociaux que psychologiques?
Je souffre, la société “à l’intérieur de moi” souffre.
Je ne peux pas dire à mon médecin: je souffre dans “mes finances”, je souffre "d'inégalités", je souffre de "préjugés", je souffre dans “mon logement”, “je me sens mésadaptée à la société”, “je crois plus en moi”, “je suis hyper stressé par les exigences de ma vie”, “j’étouffe dans cette société anxiogène”, “ j’ai mal de ne pas sentir ma place dans la société"…
Avoir accès à des alternatives à l’approche biomédicale
Peut-on parler de “soins” quand les appels au secours lancés par des personnes en situation de mal-être, ne sont pas assez “forts” pour être entendus? Laissant les personnes seules avec leur détresse ou encore médicamentées, sans ressources alternatives plus humaines, pour soutenir les “blessures de l’âme”.
Sous le choc des électrochocs
Peut-on vraiment parler de soins quand les électrochocs sont présentés à des personnes en profonde détresse comme leur dernier recours, alors que l’on connaît les risques qu’ils comportent encore aujourd’hui?
Un système qui blesse plus qu’il ne “guérit”?
Que l’on se comprenne bien, il ne s’agit pas ici de remettre en cause l’expertise, l’altruisme ou les bonnes volontés des travailleurs du réseau de la santé, mais bien de souligner que le système de soins de santé mentale blesse aujourd’hui plus qu’il ne “guérit” ou soulage la souffrance.
*Inspiré de: Dubois, D., Belland, P., Dubé, S., Perreault, C., Favreau, L. (2021). Pour un continuum d'humanité.
Ailleurs et Autrement,Le Journal de l'Alternative en santé mentale, 6.
L'appropriation - personnelle et collective -
de notre pouvoir est au coeur de nos actions
et de nos revendications.
Nous, utilisatrices et utilisateurs de services, désirons être au coeur des décisions qui concernent les services en santé mentale afin que notre démarche se poursuive dans un esprit de coopération et de respect entre les diverses instances concernées, tant au niveau local que régional et provincial.
NOS PLAIDOYERS
Source: Un Regard Nouveau
Pour un réel changement en santé mentale, CLSM, 2004